L’intelligence artificielle est présente dans notre quotidien, dans notre vie privée et professionnelle. Quotidiennement l’IA (dite faible) assiste des millions de femmes et d’hommes, cela passe par une recherche Google, un achat en ligne, une recommandation pour visionner un film…
C’est dans le monde professionnel mais aussi dans la sphère privée que l’intelligence artificielle pose des questions morales et éthiques. Les débats entre les grands acteurs du développement de ces technologies et les communautés scientifiques divergent, faut-il se méfier ? L’IA est-elle l’ennemie de l’Homme ? Représente-elle un danger ?
L’avènement de ChatGPT en début d’année 2023 a créé un engouement pour les IA génératives. Les géants de la tech se sont lancés dans une course effrénée avec l’objectif d’élaborer un robot conversationnel encore plus développé que son concurrent.
Vous vous souvenez certainement de la tribune signée au printemps dernier par plusieurs scientifiques et experts de l’IA ? Cette pétition demandait une pause de 6 mois dans la recherche par crainte pour l’humanité. Cette pause a-t-elle vraiment eu lieu ? Pas vraiment. Les robots conversationnels, les IA génératives d’images et autres technologies intégrant l’IA ont poussé comme des petits pains !
Quels sont les avantages et dangers de l’IA dans le monde professionnel ? L’IA est-elle dangereuse pour l’humanité ? Ce sont les questions auxquelles nous allons tenter d’apporter des réponses dans cet article.
Sommaire
- L’IA, une assistance aux médecins
- L’IA et la robotisation dans l’industrie
- L’IA, l’alliée de taille pour les entreprises
- L’IA au secours de l’environnement
Quels sont les avantages de l'intelligence artificielle dans le monde du travail ?
L’IA, une assistance aux médecins
L’utilisation de l’intelligence artificielle fait l’unanimité dans certains domaines. C’est par exemple le cas en médecine. L’IA est devenue un outil pour aider les professionnels à poser leurs diagnostics. Grâce au vivier d’informations retransmises par les IA, les médecins peuvent disposer d’un maximum d’éléments pour convenir du meilleur traitement à prescrire à leurs patients.
De plus, l’IA fournit une assistance de taille dans l’analyse des images de type IRM ou radiologie. Dans ce secteur d’activité, l’humain reste au cœur du processus et garde le contrôle total sur les décisions finales.
L’IA et la robotisation dans l’industrie
Dans le secteur de l’industrie les robots équipés de système d’intelligence artificielle se répandent de plus en plus. Ils sont utilisés pour effectuer des tâches répétitives qui ne demandent pas de prise de décision. Cette automatisation par les machines représente un gain de temps important pour les grandes industries notamment sur les chaînes de production. Cela permet aux employés de se consacrer à des activités à plus forte valeur ajoutée.
Outre le gain de temps, la robotique collaborative permet aux robots de travailler entre eux et d’assurer la sécurité des salariés. Le tout pour améliorer la qualité de vie au travail.
L’IA, l’alliée de taille pour les entreprises
L’intelligence artificielle révolutionne le service client. Il est désormais monnaie courante de trouver un chatbot sur un site web. Cet outil qui prend la forme d’une messagerie, intègre un système d’intelligence artificielle permettant aux entreprises de fournir à leurs clients une réponse rapide et (souvent) pertinente à leur problématique. Les chatbots sont capables de simuler des conversations humaines, peuvent renseigner l’internaute sur un produit ou un délai de livraison… Certaines IA sont également en mesures de gérer la prise de rendez-vous ou la gestion de commande. Ainsi l’internaute dispose d’un assistant 7j/7 et 24h/24, plus besoin de patienter jusqu’aux heures d’ouverture de l’entreprise.
En plus de ces avantages d’immédiateté et de disponibilité, l’IA est un atout de taille dans l’analyse de données. Elle peut analyser une quantité importante de données, ce qui permet de fournir aux décisionnaires des indications sur les décisions à prendre en un temps record. Les algorithmes de machine learning peuvent identifier les dernières tendances dans un secteur d’activité et élaborer des statistiques financières, des benchmarks… Il suffit de manier l’art du prompt pour obtenir une mine d’informations pertinentes que vous n’auriez pas pu réunir par vous-même.
Les IA génératives d’images et de textes, peuvent également constituer une aide précieuse pour la création de documents, articles, mails, publications et même la conception de sites avec la génération de code.
L’IA au secours de l’environnement
Le réchauffement climatique concerne chacun d’entre nous. L’urgence de la situation et l’émergence de l’intelligence artificielle ont donné naissance à des entreprises engagées. Des entrepreneurs ou grands groupes tentent de trouver des solutions pour réduire notre impact environnemental. C’est par exemple le cas de Deepmind, une filiale de Google dédiée à l’IA. Deepmind a créé un système de recommandations pour optimiser la gestion des datas centers qui sont très énergivores et polluants. D’autres startups se concentrent sur l’analyse des performances énergétiques des bâtiments afin de fournir aux professionnels des préconisations précises sur les travaux à effectuer.
De nombreux outils d’intelligences artificielles viennent en soutien aux agriculteurs pour anticiper les risques météorologiques. Des prévisions sont possibles grâce à des analyses en temps réel de l’état des sols et cultures. Il existe également des IA capables d’analyser l’état de santé des fonds marins pour permettre de les soigner.
L’utilisation de l’IA permet d’avoir une meilleure vision de l’impact des actions de l’Homme sur l’environnement et de mettre au point des systèmes pour limiter et réduire celui-ci.
L’intelligence artificielle représente donc divers avantages dans plusieurs secteurs d’activité, gain de temps, meilleure organisation et prise de décision, augmentation de la qualité de vie au travail, hausse de la satisfaction client et salarié, réduction des coûts, analyse et prévention des risques environnementaux…
Pour autant l’IA est loin de faire l’unanimité, pourquoi ?
L'intelligence artificielle représente-t-elle un danger pour l'Homme ?
L’IA est-elle la cause des vagues de licenciements ?
Le début d’année 2023 a été marqué par des vagues de licenciements dans le secteur de la tech. À titre de comparaison, un peu plus de 150.000 licenciements avaient été comptabilisés en 2022 dans le secteur de la tech. En 2023, au mois de juillet, la barre des 200.000 était déjà dépassée.
Le développement de l’IA est-il la cause de tous ces licenciements ? Les raisons peuvent être nombreuses, mais beaucoup d’entreprises assument publiquement avoir licencié une partie de leurs effectifs pour les remplacer par des services d’intelligences artificielles. C’est par exemple le cas de Dropbox qui a mis à la porte 16% de ses effectifs soit 500 personnes, pour se concentrer sur l’IA ou encore ce chef d’entreprise indien qui a remplacé 90% de ses effectifs par l’IA.
Ces situations soulèvent des inquiétudes légitimes de la part des salariés du monde entier.
Il est certain que l’intelligence artificielle provoque et provoquera de grands changements dans le monde du travail, des métiers vont disparaitre et d’autres vont émerger. Ce sujet sera abordé plus en détail dans notre article « Et demain l’IA ? ».
L’IA est-elle discriminante ?
Plusieurs études ont souligné que la prise de décision automatisée par l’intelligence artificielle pose question sur les principes d’égalité et de non-discrimination dans le secteur de l’emploi, de fourniture de biens ou services publics ou privés, de politiques publiques de sécurité ou encore par exemple de lutte contre la fraude. Il s’agit des biais discriminatoires, « l’intelligence artificielle est à l’image de ceux qui la font », je vous invite à décrypter ce principe avec la vidéo d’Actu IA. 👇
L’IA peut-elle se tromper ?
Outre les biais discriminatoires plusieurs exemples prouvent que les IA ne sont pas infaillibles. L’un des exemples les plus connus est celui du lancement de Bard. L’IA de Google s’était trompée sur une question qui avait pour sujet le système solaire. Les IA génératives telles que ChatGPT ou Bard piochent leurs d’informations sur internet. Elles ne savent pas réellement distinguer le vrai du faux si elles ne sont pas régulièrement entrainées. C’est ainsi qu’un élu australien s’est vu attribuer un palmarès de voyou par ChatGPT. Un quiproquo qui a entaché sa réputation.
Il existe aussi un phénomène moins connu : les hallucinations. En intelligence artificielle une hallucination est une réponse fausse présentée comme un fait certain. Par exemple un chatbot qui invente un chiffre d’affaire sans avoir de données. Ce terme a pris de l’importance en 2022 avec le développement d’intelligence artificielle de type ChatGPT. C’est un phénomène qui n’est pas encore compris des experts !
Il est donc essentiel de savoir prendre du recul et vérifier la fiabilité des sources dont s’est inspirées l’IA pour vous répondre.
L’utilisation malveillante de l’IA
Les IA génératives peuvent causer beaucoup de tort si elles sont entre de mauvaises mains. Avec les générateurs d’images il est facile de faire circuler de fausses informations. Le dicton « je ne crois que ce que je vois » est en voie de disparition.
Les générateurs d’images se perfectionnent au fil du temps. Il devient de plus en plus compliqué de distinguer une vraie photo d’une fausse. Les images ne sont pas encore parfaites et beaucoup identifient les « fakes » grâce au détail des mains, visiblement le talon d’Achille des générateurs d’images (pour le moment) ! En revanche, il est beaucoup plus complexe de distinguer le vrai du faux avec le clonage de voix via l’IA…
Si des petits malins s’amusent avec les générateurs d’images ou de voix, il y en a d’autres dont le seul objectif est de vous nuire. Les cybercriminels ont vu dans les outils d’intelligence artificielle un moyen d’intensifier et de simplifier leurs attaques. Les IA sont capables de générer des lignes de codes et créer des mailings. Le problème ? Certains s’en servent pour créer des campagnes de phishing. Ce procédé consiste à voler vos données (bancaires ou mot de passe) via un lien reçu par mail ou sms usurpant l’identité d’un organisme fiable. Les cybercriminels ont trouvé un nouveau terrain de jeu sur le darkweb avec WormGPT. C’est l’un des outils d’IA conçu par et pour les hackers.
Il est aussi possible de générer une multitude de contenus malveillants avec Bard qui possède moins de restrictions que ChatGPT dans le domaine de la cybersécurité.
L’IA et le droit d’auteur
Les acteurs de la culture et de l’information ont également tiré la sonnette d’alarme. Pour cause, les IA peuvent reproduire des tableaux, réécrire des ouvrages, composer des musiques ou encore usurper la voix de certaines célébrités. Plusieurs œuvres, musiques ou articles se voient donc dépossédés de leur créateur original.
En France, seule une personne physique peut avoir la qualité d’auteur, une machine ou un logiciel ne peut pas être désigné comme l’auteur d’une œuvre. « L’utilisation de l’IA peut conduire à une violation des droits de propriété intellectuelle et des droits de la personnalité et à des dérives allant jusqu’à l’usurpation d’identité » ont déclaré Pauline Debré et Laetitia Nicolazzi, avocates chez Linklaters, au Blog du Modérateur.
La question est donc : la collecte des données et l’intégration dans l’IA constituent-ils des actes de contrefaçon ?
L’IA peut-elle être néfaste pour la planète ?
Vous ne rêvez pas, nous avions bien une 1ere partie “l’IA au secours de l’environnement”. Bien que les outils d’intelligence artificielles permettent de créer des startups innovantes qui œuvrent pour réduire notre impact environnemental, la face cachée de l’IA c’est sa consommation en énergie et en eau. Les IA génératives sont très gourmandes en électricité et en eau. Ces formidables outils utilisent des microprocesseurs CPU (gèrent l’ensemble des tâches nécessaires au fonctionnement des logiciels du serveur) et des GPU (permettent au CPU d’effectuer des calculs simultanés).
Où est le problème ? Ces microprocesseurs sont refroidis à l’eau. C’est ainsi que Microsoft a augmenté sa consommation d’eau de 34% et Google de 20%. En 2022, Microsoft a consommé 84 millions de litres d’eau pour refroidir ses datacenters alors que ça consommation était estimé à 20 millions de litres maximum.
Les géants de la tech trouveront-ils une solution aux excès de consommation en eau et en électricité de ces datacenters ?
Les avantages de l’intelligence artificielle sont nombreux mais les risques également. Entre les mains d’une personne malintentionnée les outils d’IA deviennent un véritable danger pour l’internaute. Les États en ont-ils conscience ? Quelles sont les mesures prises par les gouvernements et acteurs de l’IA ?
Comment prévenir les risques liés à l'intelligence artificielle ?
Il semble que la réponse à cette question soit « la régulation » tant à l’échelle mondiale, qu’européenne et nationale. Mais comment ?
Les actions à l’échelle mondiale
Nous avons tous constaté que la pause réclamée par de nombreux scientifiques et acteurs de l’IA au printemps dernier n’a jamais eu lieu. Dès la sortie de ChatGPT les géants de la tech se sont empressés de sortir un outil plus performant que celui déjà en place. Cependant, ce sujet reste préoccupant pour la Maison Blanche, le gouvernement a réussi à obtenir des engagements de la part de ces entreprises.
Google, Microsoft, OpenAI et Anthropic ont créé le Frontier Model Forum, késako ? Les firmes présentent cette démarche comme « un nouvel organisme sectoriel chargé de garantir un développement sûr et responsable des modèles d’IA d’avant-garde ».
Cette organisation est ouverte à tous, la condition étant de respecter les critères suivants :
- Déployer des modèles avant-garde,
- Être engagé dans la sécurité des modèles,
- Participer au partage d’informations et à des initiatives conjointes.
D’après ses créateurs, le forum aura vocation à :
- Faire progresser la recherche,
- Identifier les pratiques responsables,
- Collaborer avec différentes acteurs,
- Relever les défis majeurs.
Rappelons que ces grandes firmes se sont développées dans un contexte de faible régulation avec des pratiques parfois contestables. Grâce à cette nouvelle organisation les géants de la tech s’imposent comme un intermédiaire direct entre l’industrie et les décideurs politiques. Le Frontier Model Forum a donc un poids pour influencer les différents projets de législations actuels aux Etats-Unis et en Europe. Ce regroupement n’est pas sans intérêt pour ces firmes.
Les actions à l’échelle européenne
L’Union européenne a toujours appliqué un cadre plus strict en terme de réglementation des nouvelles technologies. C’est par exemple le cas avec la règlementation RGPD sur la protection des données des internautes. L’IA ne fait pas exception puisque la priorité du Parlement est de veiller à ce que les systèmes d’IA utilisés en Europe soient sûrs, transparents, traçables, non discriminatoires et respectueux de l’environnement. C’est pour ces raisons que le Parlement a adopté en juin 2023 l’IA Act, un texte de régulation des intelligences artificielles. Ce règlement comporte plusieurs niveaux de risques en fonction de la nature de l’IA.
Ainsi plusieurs systèmes d’IA devront être enregistrés dans une base de données de l’UE. Les IA génératives devront indiquer lorsque leurs contenus ont été généré par l’IA, les modèles ne doivent pas pouvoir générer de contenus illégaux et l’IA pourra générer uniquement des résumés de données protégées par le droit d’auteur dans le cadre de la formation.
Les actions à l’échelle nationale
Le gouvernement français a toujours encouragé le développement de l’IA et insisté sur l’importance de la régulation. Contrairement à nos voisins italiens qui avaient interdit ChatGPT pendant un temps, il n’en a jamais été question en France.
La France se veut être un acteur majeur de l’innovation. En 2021, 1.5 milliard d’euros ont été alloué au développement de l’intelligence artificielle, en 2023 Emmanuel Macron augmente le budget en y injectant 500 millions d’euros. L’objectif est de faire émerger 5 à 10 clusters et de doubler le nombre de formations en IA (déclaration d’Emmanuel Macron au salon Viva Tech 2023).
Entre avantages et risques l’émergence fulgurante de l’intelligence artificielle fait parler d’elle. Les atouts de ces nouvelles technologies sont épatants et effrayants à la fois. Les gouvernements ont consciences des risques et de l’importance de mettre en place une régulation auprès des différents acteurs. Les outils se développent à pas de géant. Je vous invite à découvrir en détail les outils d’intelligences artificielles actuellement disponibles, dans notre prochain article. Celui-ci sera disponible d’ici quelques jours, restez attentifs 😉
Entre avantages et risques l’émergence fulgurante de l’intelligence artificielle fait parler d’elle. Les atouts de ces nouvelles technologies sont épatants et effrayants à la fois. Les gouvernements ont consciences des risques et de l’importance de mettre en place une régulation auprès des différents acteurs. Les outils se développent à pas de géant. Je vous invite à découvrir en détail les outils d’intelligences artificielles actuellement disponibles, dans notre prochain article. 😉
Pour aller plus loin
Le blog Wekey regorge de ressources sur le freelancing, le web3 ou l'intelligence artificielle !